100 REGARDS SUR NOS DROITS
Projet conduit dans le cadre de la Célébration des Droits de l’Enfant 2020
à la demande de la
& avec le parrainage de
Introduction
Les FRANCAS ont depuis leurs fondements la volonté de considérer les enfants et adolescents comme des acteurs à part entière : acteurs de leur territoire, acteurs de leur vie quotidienne, mais aussi acteurs de leur éducation. Pour que les enfants et les adolescents deviennent les véritables acteurs de leur vie, il faut avant tout garantir la prise en compte de leur parole en établissant un véritable dialogue intergénérationnel entre enfants, adolescents et adultes : écoute, dialogue, et accompagnement sont les maîtres-mots de cette initiative. Si l’année passée l’expression des jeunes avait été mise en avant à travers l’action agis pour tes droits et notamment le projet national 100 000 expressions[1] et sa plateforme numérique[2], ce travail d’expression apparaît comme encore plus nécessaire face à l’urgence et l’ampleur de la crise sanitaire et sociale que nous connaissons aujourd’hui.
En effet, la question de l’enfant face à la crise n’est que très peu abordée que ce soit par les médias ou les institutions. Aussi, quand cette dernière est évoquée, elle l’est presque toujours dans la bouche des « grandes personnes [3]» comme aimait le dire Antoine de Saint-Exupéry.
Face à ce manque, divers acteurs bisontins, tous rassemblés autour de cette question de l’enfance et plus largement de la jeunesse, ont décidé, pour les 31 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), de mener une action au sortir du premier confinement afin de favoriser l’expression des jeunes face à la crise. Cette action s’inscrit dans le cadre de la Célébration des Droits de l’Enfant à Besançon, évènement annuel prévues chaque année par la Ville de Besançon et coordonnée par Les Francas du Doubs, sous le parrainage de l’Unicef. Cette action est double, d’une part, une centaine d’enfants bisontins, issus des divers quartiers de la ville ont participé à un atelier d’expression animée par une animatrice des Francas (Louise GUIGON) dans le cadre duquel ils étaient invités à s’exprimer autour de leur confinement et de leur déconfinement (NB : cette action prend place juste avant l’annonce du second confinement, et de ce fait, il apparaît comme nécessaire de faire perdurer l’action dans le temps).
Cet atelier a amené chaque enfant à choisir un mot qui résume son expression : ce mot est incrusté par la suite sur les masques sur la photo (les mots sont choisis de façon aléatoire, c’est-à-dire que ce n’est pas le mot de l’enfant qui se retrouvera incrusté sur son masque). La seconde partie de l’action consiste en une exposition photographique dans laquelle est immortalisé le visage masqué des petits penseurs. Aussi, sur chacun de leur masque est inscrit un mot personnel évoquant leur ressenti par rapport à cette étrange période.
Vous pouvez écouter l'émission "100 paroles pour nos droits",
des propos recueillis par Louise Guigon, animatrice aux Francas du Doubs.
Cliquez sur le bouton "lecture" sur le lecteur ci-dessous.
[1] Né en 2018 le projet 100 000 expressions est une initiative permettant à 100 000 enfants et adolescents de s’exprimer sur leurs conditions de vie, d’éducation et d’action, mais aussi de partager des projets et établir un dialogue avec des décideurs publics et associatifs à l'aide.Voir
[3] Saint-Exupéry, Antoine de. 2016. Le petit prince, Paris, Gallimard, col. Folio, p. 14.
Synthèse de l'action
Dans le cadre de notre synthèse, nous nous concentrerons davantage sur le contenu des ateliers d’expression dans lesquels les enfants ont partagé leurs vécus, leurs sentiments et leurs avis aussi divers que variés sur la situation actuelle. En effet, chaque parole a été minutieusement enregistrée et l’ensemble forme une source d’information très riche. Ces enregistrements cumulés font plus de 6 heures et peuvent être traités comme un véritable matériel sociologique, ils sont des marqueurs privilégiés de ce temps particulier qui est celui de la crise.
Aussi, les enregistrements ne sont pas la seule source d’information exploitable puisqu’à la fin de chacun des temps d’expression, chaque enfant a été invité à dégager un mot strictement personnel sur son expérience de la pandémie. Ces mots, une centaine, permettent de faire de rapides statistiques à la fois sur leur vécu de la période, mais aussi en ce qui concerne leurs principales préoccupations. Cet ensemble, composé d’expressions verbales et manuscrites, peut être catégorisé en 7 thèmes principaux. Ce découpage permet en réalité la classification et l'analyse la plus exhaustive possible des expressions recueillies. Les catégories sont les suivantes : Relations, Loisirs, Droits, Espaces, Éducation, Santé et Numérique. NB : l’échantillonnage étant limité, car il ne se réfère qu’à une centaine d’enfants bisontins côtoyant les accueils de loisirs, ne reflète pas une réalité commune et unique.
I) Ressenti des enfants par rapport au premier confinement.
L’avis des jeunes interrogés par rapport au premier confinement est majoritairement négatif, si l’on additionne le pourcentage des enfants qui ont trouvé le confinement purement négatif (46 %) à celui de ceux qui l’on trouvé plutôt négatif (11 %), nous arrivons à un total de 57 %. D’un autre côté, 17 % d’entre eux ont exprimé le fait que le confinement est quelque chose de positif (voir très positif pour certains) et 15 % ont dit que le confinement avait été plus positif que négatif. L’ensemble de ces vécus positifs représente donc 32 % des enfants interrogés. Enfin, 11 % n’ont pas trouvé le confinement plus négatif que positif.
Ces statistiques permettent de voir que la période de confinement a été majoritairement mal vécue quand bien même les avis donnés ne sont pas manichéens.
II) Principaux domaines évoqués par les enfants
A) Relations (25%)
Les relations sociales ont été mises au premier plan d’importance par les enfants, ce thème représente à lui seul ¼ des préoccupations enfantines. Ces relations sont tantôt évoquées comme bonnes et tantôt comme mauvaises, mais dans les deux cas elles sont décrites comme exacerbées par le confinement.
1- Relations familiales.
Les principales relations évoquées concernent le milieu familial : relations parentales, fraternelles, cousinales, mais également celles entretenues avec les animaux de compagnie. Il n’est pas surprenant de retrouver ces relations au cœur des interrogations des jeunes, car la famille est le lieu des premiers liens de socialisation.
Si ces relations pendant le confinement sont la majeure partie du temps évoquées comme source d’amour, de réconfort et de protection, les enfants remarquent néanmoins que le temps passé avec leur famille, même s’il est plus important qu'à l'accoutumée (confinement oblige), n’est pas forcément plus qualitatif. En effet, beaucoup remarquent que le télétravail de leurs parents a pour effet que ces derniers travaillent plus longtemps et sont plus préoccupés. De ce fait, la fratrie, les cousins ou encore les animaux de compagnie deviennent des partenaires d'échanges privilégiés. D’un autre côté, les enfants ayant des parents qui ont dû travailler pendant le confinement (qu’ils fassent partie du corps médical ou non) se sont sentis plus stressés qu’en temps normal.
Enfin, quelques enfants ont noté que le confinement avait été très dur pour eux, car les relations qui, avant le confinement, étaient déjà tendues avec leur famille se sont, pour la plupart, drastiquement aggravées : divorce, abandon, colères excessives, disputes à répétitions…
2- Seconde sphère de socialisation.
La seconde sphère de socialisation correspond aux premières relations choisies par les enfants, cela correspond notamment aux amis. Cette seconde sphère se constitue principalement à l’école ou durant les temps de loisirs.
Dans le cadre des ateliers d’expression ces liens amicaux n’ont étonnamment jamais été qualifiés en terme positif ou négatif, mais toujours comme un manque. Ce manque vient du fait que les relations entre pairs ne sont pas de même nature que les relations familiales. Si la famille correspond à une sphère intime, les amis sont ce qu’il y a entre la vie privée et la vie publique de l’enfant. C’est avant tout avec ses pairs que l’on apprend à se sociabiliser et que l’on sort de la bulle familiale (qui parfois est très mauvaise). De ce fait, les amis sont essentiels dans la vie d’un enfant et le manque peut conduire à l’isolement.
Expressions :
« Même si ma maman était à la maison toute la journée, j’avais l’impression qu’elle n’était pas là, elle travaillait tout le temps et même jusqu’à 21 heures des fois… », Sam, 8 ans.
« Heureusement qu’il y avait ma cousine que je voyais tout le temps car passer toutes mes journées à jouer avec mon petit frère ça aurait été trop dur… », Lina, 10 ans.
B) Éducation (19%)
Après les relations sociales, la seconde thématique la plus abordée par les enfants est celle de l'éducation et notamment de l'école. En effet, le premier confinement a totalement chamboulé l'accès à l'éducation (fermeture des écoles et cours à distance notamment).
Si certains enfants ont avoué qu'avant le confinement ils rêvaient que les écoles ferment, ils ont également avoué qu'ils ont attendu avec impatience leurs réouvertures. Cette impatience soudaine semble avoir deux sources, d'une part, les enfants veulent retrouver une vie sociale normale et de l'autre les cours à la maison ont de gros inconvénients.
Ces inconvénients sont doubles. D'une part, il est exigé pour travailler depuis chez soi un minimum d'outils numériques fonctionnels comme un ordinateur et une connexion internet. D'autre part cela suppose que les parents soient capables d'accompagner les enfants dans leurs apprentissages scolaires.
Or, une partie des enfants interrogé n'a pas le matériel nécessaire pour se connecter aux cours en visioconférence et ne peut pas non plus bénéficier de l'aide parentale pour faire les devoirs. Il est également à noter que travailler à la maison implique qu'il y ait des sources de distraction autour de soi comme par exemple des pleurs de bébé ou le bruit d'un aspirateur, ce qui peut rendre compliqué la concentration.
Expressions.
« Les parents c’est pas des professeurs et ils ne savent pas toujours s’y prendre, ma maman à moi elle ne sait pas très bien parler le français et elle connait pas beaucoup les maths alors quand je comprenais pas quelque chose s’était très embêtant… », Naima, 9 ans.
« Je n’ai pas trop aimé les cours en vision conférence car j’avais des problèmes avec l’ordinateur et la maîtresse n’était pas très compréhensive. Mais c’était quand même rigolo de faire les cours en pyjama au lit et de voir tous ses copains en vidéo ! », Ayoub, 8 ans.
C) Les loisirs (14%)
À l'accoutumée, les loisirs enfantins sont très variés, ils peuvent aussi bien prendre la forme d’une partie de billes dans la cour de récréation, qu’une sortie piscine au centre de loisirs. Généralement, les loisirs correspondent à des périodes de divertissement plus ou moins longues et surtout vécus dans un cadre collectif et relationnel.
Le confinement a donc un impact important sur les loisirs en ne les limitant presque qu'à la sphère familiale et dans le cadre du domicile. De ce fait, une grande partie des enfants qui se sont exprimés sur les loisirs parlent d'ennui, car ils n'ont que très peu de distraction à la maison et peu de monde avec qui les partager. Certains notent tout de même le fait que les jeux en ligne sont pratiques, car ils permettent de retrouver ses amis virtuellement pour communiquer et jouer avec eux. Une minorité d'enfants a tout de même constaté que le confinement leur a permis de découvrir de nouvelles activités.
Expressions :
« Moi je me suis beaucoup ennuyée pendant le confinement parce que je suis fille unique et mes parents travaillaient. En plus quand je proposais de faire des jeux de société papa en avait marre au bout d’une partie et on arrêtait… », Rose, 8 ans.
« Le confinement ça m’a donné envie de lire et du coup je lis beaucoup même maintenant ! Par contre mon frère ce n’est pas la même chose, il a fait que de jouer à la console pour passer le temps ! », Alexis, 7 ans et demi.
D) Espaces (13%)
La question des espaces a particulièrement été exprimée à travers la figure de la maison. La maison a été à la fois caractérisée comme étant un espace refuge dans lequel le virus ne peut pas s'introduire et à la fois comme un lieu d'enfermement, une prison dorée. Aussi, les enfants ont décrit les divers espaces du foyer en remarquant qu'il y a une confusion de ces derniers : la chambre est à la fois chambre et école et le salon est à la fois pièce de repos et bureau des parents. De plus, le partage de l'espace entre les divers occupants de la maison a souvent été dépeint comme une source de conflit.
Aussi, pour ceux qui ont eu accès à un extérieur, que ce soit un jardin ou un balcon, il est toujours vu comme un lieu privilégié, l'endroit salutaire qui permet de prendre l'air et de s'évader quelque temps de l'intérieur du foyer.
D’autres espaces ont également été évoqués comme l’école, les centres de loisirs ou encore les gymnases. Ces espaces sont tous évoqués en termes de manque et les jeunes notent qu'ils préfèrent se déplacer entre ces différents lieux plutôt que de réunir l'école, le sport et les loisirs en un seul et unique endroit clos.
À noter, que certaines familles, souvent des familles très nombreuses, ont outrepassé les règles du confinement en laissant par exemple leurs enfants aller au parc rencontrer d'autres enfants.
Enfin, le magasin alimentaire et l'heure de promenade quotidienne effectuée aux abords de la maison sont des moyens d'échapper à l'espace clos du foyer. Ainsi, beaucoup d'enfants ont rapporté avoir adoré faire les courses durant cette période.
Expressions :
« Même s’il n’y avait pas le droit, avec mes cousins et mes cousines on allait tout le temps au parc pour faire des bêtises, c’était bien il n’y avait personne comme c’était le confinement et on a beaucoup rigolé là-bas. », Alya, 9 ans.
« Avec ma mère et ma sœur on ne sortait qu’une seule fois par semaine ! Heureusement qu’on a un jardin ! Ce qui me manque le plus c’est de sortir et d’aller à plein d’endroits comme la piscine, le cinéma, le centre aéré… », Clémentine, 9 ans.
E) Droits (11%)
La thématique du droit a été évoqué très spontanément par les enfants, cependant, il est intéressant de voir que ce terme est toujours employé par rapport à une perte. En étant confinés, les jeunes se sont rendu compte qu'ils perdaient des droits comme par exemple celui d'aller à l'école ou de se balader librement en ville.
Cette perte semble faire écho chez eux et est pour certain une véritable prise de conscience. En effet, plusieurs enfants issus de groupes d'expressions différents ont évoqué le fait qu'ils ne se rendaient jusqu'alors pas compte qu'aller à l'école était un droit.
Même si cette perte est plus une modification temporaire qu'une réelle perte, puisque l'école a par exemple continué sous une forme différente, les enfants n'ont pas vécu la situation comme une injustice, car les restrictions ont été imposées à l'ensemble de la population.
En revanche face à la réduction des libertés imposée par le confinement, les enfants laissent transparaître dans leurs expressions l'importance qu'ont leurs droits, mais aussi la volonté qu'ils ont qu'on les écoute.
Expressions :
« Trop pourri le confinement, on avait le droit de rien faire et même maintenant y a plein de truc qu’on a plus le droit de faire… », Sabri, 10 ans.
« Pendant le confinement on n’avait pas le droit de sortir, pas le droit de voir des copines, pas le droit d’aller à l’école, ce n’était pas très amusant mais ma maman par contre elle me laissait faire plus de chose à la maison comme jouer à la console ou dormir tard le matin ! », Camille, 8 ans.
F) Le numérique (11%)
Même si cette thématique n’est que très peu évoquée directement, la question du numérique est transversale. En effet, le numérique a été au centre de leur confinement notamment avec l’école à la maison et les visioconférences. Aussi, les moyens numériques ont également énormément été utilisés dans le cadre des loisirs (jeux vidéo en ligne, plateformes de streaming, etc.) et des relations (réseaux sociaux, communication vidéo, etc.). Ainsi, les outils numériques sont décrits par les enfants comme des moyens d'accès au monde extérieur.
Cet accès au numérique n'est malheureusement pas suffisant et environ 1/4 des enfants entendus déplore un manque de connexion notamment en ce qui concerne les cours à distance.
De plus, si on a longtemps vu le rapport des enfants avec les jeux vidéo comme aliénant, il apparaît que ces derniers ont été durant le confinement des portes
ouvertes sur le monde extérieur avec les jeux en ligne et les chats vocaux permettant aux enfants de se réunir virtuellement entre eux par exemple.
Les jeux vidéo peuvent également être un moment de partage familial avec
l'utilisation de consoles de salon par exemple.
Aussi, les ressources numériques comme les réseaux sociaux ont permis aux familles de garder un contact entre elles, à noter également qu'une partie des enfants a constaté qu'avec le confinement et les moyens numériques, ils ont pu parler avec des membres de leur famille qu'ils n'avaient pas vu depuis des années.
Expressions :
« C’était vraiment galère pour faire les cours sur l’ordinateur car avec ma famille on doit se partager un très vieil ordinateur, il est très lent et marche une fois sur cent ! », Illies, 7 ans.
« Mon papa a acheté plein de jeux comme Mario et Zelda sur la Switch, des fois je le regardais jouer et ensuite c’est lui qui me regardait jouer et comme certains jeux se jouent à plusieurs on jouait ensemble, c’était vraiment trop bien et on s’est bien amusé ! », Lila, 9 ans.
F) Santé (8%)
Étrangement, alors que la crise du COVID-19 est avant toute chose une crise sanitaire, le thème de la santé n'a été que très peu évoqué par les enfants, ces derniers s'attardent bien plus sur les questions sociales.
Aussi, lorsque ce thème est évoqué, il l'est toujours dans la bouche d'enfants qui sont soit issus de familles de personnel soignant soit d'enfants qui ont été personnellement affecté par un cas COVID. De plus, même pour les enfants les plus sensibilisés au problème, le virus est quelque chose qui est pour eux très abstrait, quelque chose d'invisible qui est décrit par les adultes comme très méchant.
Toutefois, même si les enfants ne saisissent pas très bien ce qu'est un virus, ils comprennent aisément que la situation actuelle est grave, car sinon les écoles n'auraient pas été fermées et il n'y aurait pas eu de confinement. Ainsi, la majorité des enfants sont très au courant des gestes barrières et les appliquent sans trop rechigner (même s'ils oublient parfois de mettre leur masque sur le nez).
Expressions :
« Ma mamie elle est morte à cause du virus… C’était très triste et très difficile surtout pour ma maman, je n’ai pas envie que d’autres gens meurent à cause de ça et j’ai peur pour ma deuxième mamie maintenant… », Théo, 10 ans.
« Je ne comprends pas très bien comment ça fonctionne un virus et pourquoi se laver les mains ça le tue mais je pense que si tout le monde se lavait les mains et faisait tous les trucs qui sont dits par le gouvernement alors on pourrait retourner à l’école et voir ses amis… », Tylio, 7 ans.
CONCLUSION
À travers cette synthèse, on peut voir que les enfants bisontins entendus lors des vacances d’Automne 2020, pointent du doigt de nombreux manques face à la crise sanitaire, et surtout sociale, actuelle. Ils évoquent notamment des injustices quant à l’accès au numérique, mais aussi pour certaines familles un manque d’aides appropriées.
À travers, ces expressions riches et construites, les enfants se placent comme les premiers experts de leurs vies. Ainsi, donner la parole aux enfants, c’est leur permettre un pouvoir d’action et de décision présent et futur. Et s’il est particulièrement important que les jeunes s’expriment sur cette période difficile (et qu’on les écoute !), leur parole ne doit pas être mise de côté le reste du temps.
Les ateliers d’expression ont été animés et cette synthèse a été produite par Louise GUIGON. Animatrice depuis 5 ans en centre de loisirs et en centre de vacances. Louise a effectué un service civique aux Francas du Doubs à Besançon en 2019-2020. Titulaire d’un Master en philosophie et d’un autre en Sociologie, elle s’est notamment impliquée aux Francas sur la démarche 100 000 expressions et anime actuellement des ateliers Graines de Philo[1].